Concours de crachats
Eh ben ouais, j'ai du temps aujourd'hui, tiens...
Hier, en sortant de chez mon gourou des kilos superflus, je marchais dans ma ville, hyper à la bourre comme d'hab (des fois je me dis que je devrais demander des royalties à Lewis Caroll pour avoir osé utiliser mon trait de caractère disctinctif pour faire son Lapin dans "Alice...", non mais, alors), mais légèrement pacifiée par l'usage intensif de mon merveilleux Ipod que ne cesse de distiller des chansons peaces et chaleureuses au creux de mes conduits auditifs externes.
Bref, je marchais pour récupérer ma voiture et aller faire des courses.
Et là je tombe sur une de nos clientes, avec sa petite chienne caniche, Mme B.
Mme B. est une adorable petite vieille, la grand mère d'une charmante jeune femme à qui ma soeur avait vendu un chiot de sa chienne qui est la fille de la mienne. Bref, on se connait bien et elle me demande toujours des nouvelles des enfants, de ma chienne, etc...
Eh ben là, bien sûr on se croise, donc on se dit bonjour et on commence à discuter en marchant. Et à un coin de rue, on passe à côté d'un monsieur pas forcément super bien habillé ni rasé, mais bon pas l'air plus méchant ou aggressif que ça, avec un gros cabas en plastique à ses pieds.
Et la petite chienne caniche, au passage, elle tend le nez pour renifler le cabas du monsieur.
Qui râle très fort et qui lui dit de dégager.
Normal, en même temps, t'as pas envie qu'un clebs que tu connais pas fourre son nez dans tes courses. En plus, des fois que ce soit un mâle, y'a trois chances sur quatre pour qu'il lève la patte dessus, tes courses.
Bref le monsieur engueule Mme B. Et moi, je m'apprête à prendre la défense de la pauvre petite vieille, en voulant expliquer au monsieur que y'a pas de problème que tout va bien paix sur la terre comme au ciel et faites l'amour pas la guerre, mais j'ai pas eu le temps, dis donc.
Ma petite vieille s'est mise à lui hurler dessus quelquechose que j'ai même pas compris et en moins de temps qu'il faut pour le taper, surtout quand on fait des fautes de frappe à répétition, voilà la petiote grand mère qui lui crache au visage.
un gros crachat, pas pour rire.
Eh ben le monsieur y s'est pas démonté, il lui a craché dessus aussi.
Et comme j'étais au milieu, vu que je m'apprêtais à aller voir le monsieur pour nous excuser et lui dire que c'était pas grave, donc j'ai bien cru que toutes ces projections salivaires provenant de bouches on ne peut plus douteuses allait m'arriver en pleine poire. Doit y'avoir un dieu pour les grandes nigaudes comme moi, parce que j'ai rien pris...
Et moi, les bras m'en sont tombés. Jamais de ma vie j'aurais cru voir ça. J'ai définitivement perdu foi en l'espèce humaine. Si une gentille grand mère peut se transformer en une furie haineuse raciste et ségrégationniste (ah oui, le monsieur il était peut être un peu frisé et moustachu) et se mettre à cracher sur quelqu'un en pleine rue, alors là, moi j'abandonne, je rentre dans ma coquille.
Iréelle, cette scène.
Et puis, quand la pluie s'est arrêtée, on est reparties. Je n'ai plus dit grand chose et je suis remontée dans ma voiture, toujours bouche bée.