La rentrée

Publié le par Molette

Bon alors, encore une fois, j'ai mis le temps, mais ayé, j'ai trouvé le temps, je vais pouvoir vous raconter la rentrée...
Parce que cette année, c'était la rentrée de Junior en maternelle. Fifille, elle jouait déjà le vieilles roublardes, vazy, moi je rentre chez les grands, cette année, trop fastoche la rentrée.
Junior, donc, en petite section. Junior, il est encore tout bébé, il a deux ans et demi, forcément cette andouille, il est né le 31 décembre, alors comment tu veux pas être le plus petit de la classe, avec une date de naissance comme ça...
Donc, depuis environ le mois de mars dernier, moi, j'angoisse. Il parle pas, il est pas propre, il pleure encore tous les matins quand je le pose chez la nounou, je dis à Pépère, l'angoisse étreignant ma gorge serrée. Jamais il sera prêt pour la rentrée, Pépère tu te rend pas compte c'est horrible.
Pépère y trouve que je m'énerve bien beaucoup et un peu trop tôt.
Paix femme, y dit dans ces cas-là.
Bon ok, je dis plus rien, jusqu'en avril. Là, rebelote, devant l'absence totale de progrès quelqueconque dans les domaines sus-cités, je continue ma psychose. Il est trop petit mon bébé, jamais il pourra rentrer en septembre.
Pépère s'en fout toujours autant, mais là, il a la bonne idée de me dire: eh bin c'est pas grave, il rentrera l'année d'après.
Comme ça il est tranquille, il sait que je viendrai plus lui casser les pieds avec ce genre de choses parce que si c'est pour qu'il me réponde des conneries comme ça, je préfère mille fois me débrouiller seule avec mes névroses.
Et puis, pour en rajouter une couche, la directrice me met la pression: dis donc, Junior, il rentre bien en septembre, hein, parce que en le comptant, on a 80 élèves à l'école, et on aura l'ouverture d'une nouvelle classe.
Misère, le sort de l'école repose sur la capacité sphinctérienne de mon petit garçon.
Juin: il commence à bredouiller quelques mots. Pas de phrases, mais des mots, de plus en plus nombreux. Ouf. Mais rien du côté de la propreté, alors je prend le taureau par les cornes et Junior par le fond du slip, et manu militari, je le colle sur le pot.
Ca a super bien marché....Deux mois plus tard, 502 slips souillés et 45 rouleaux de PQ déroulés dans toute la maison plus tard, ayé, il est propre, en tout cas suffisament pour se retenir entre 8h30 et 11h30, c'est largement bon.
Bon, prochaine étape, arriver à le laisser dans sa classe en évitant les pleurs, les cris et les accrochages désepérés aux jambes des parents indignes qui pensent qu'à se barrer vite fait en laissant le sac de morve aux mains de l'instit'.
Avec Junior, on a fait une sorte de répèt', une matinée dans la classe des maternelles, pour voir.
Une cata.
On avait fait pareil avec Fifille, 2 ans auparavant, ç'avait été un bonheur, elle s'était levé pour chanter toute seule, elle était partie dessiner avec les autres,  elle était prête archi-prête pour l'école.
Junior, il est resté accroché à ma jambe gauche tout le temps.
Il s'est décroché pour aller renverser la boite des crayons de couleur, et pendant la récré, où il s'est obstiné à enlever ses sandales pour courir pieds nus.
Il est pas prêt, j'ai articulé entre mes mâchoires crispées de stress à l'instit, il est pas prêt du tout.
L'instit, il rigole.
bon, mettons, que c'est drôle. Ah, mais tu rigolera moins quand tu devra changer le slip, le pantalon et les chausettes dégoulinants de diarrhée (Junior il tolère pas le lactose, dès qu'il fait un écart à son régime de soja, ça dégouline grave), non mais.
Bref, j-1, demain c'est la rentrée, les enfants sont excités comme des puces, je stresse sérieux et même Pépère a l'air de prendre tout ça un peu moins bien qu'au printemps dernier, quand la menace était loin.
7h15 mardi 4 septembre.
Réveil des petits, ça part mal, Junior a sa tête des mauvais jours. En même temps c'est la deuxième fois de sa vie qu'il voit le monde à 7h15 du matin, la fois d'avant c'était pour aller à la demi journée d'adaptation de l'école, et ça lui a pas laissé un souvenir impérissable.
8h15: après petit dèj', brossage de dents, passage obligatoire aux chiottes pour Junior, on embarque tout le monde vers l'école.
Et là, évidemment, Junior a été impérial, il a filé vers les toilettes, m'a expliqué que c'était là qu'il fallait faire pipi, du genre, ok, maman, t'as compris si t'as besoin c'est là, pas dans la culotte, hein? Et il a filé vers la classe. Même pas un regard en arrière, pas un bisou, rien. Il s'en fout Junior du bisou, lui, il a repéré les livres, il en chope un, s'assied à une table et lit.
Voilà.
C'était pas si compliqué, hein, il dit en rigolant encore l'instit.
Les bras m'en tombent.
D'autant plus que Fifille, qui change de maîtresse cette année, vient nous chercher, les larmes aux yeux pour nous demander de l'acompagner dans sa classe, finalement, elle a un peu peur....



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Commenter cet article
M
vincent ce qu'il aime lui à l'ecole : c'est le camion de pompier !
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P
 Le mien, de garçon, il a fait sa première dissert de philo. Pas mal non plus! Sa première entrée en maternelle, c'était hier, il n'y a guère, à peine quinze ans.
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P
Ils sont infernaux, ces garçons! Et ils font bien tourné môman en bourrique, pas vrai?
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